"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mardi 14 août 2007

Les anges



Photo Roland Comte

Mon intérêt pour les anges ne date pas d'hier. Je sais que je ne suis pas le seul, bien entendu. Les anges ont fasciné et fascinent encore beaucoup de monde, et chacun a sa propre approche. Des anges, Dieu sait que nous en avons vus lorsque nous sommes allés à Rome en 2005. Des anges de la Renaissance, des anges baroques (beaucoup !), ceux du Bernin disposés sur le pont Saint-Ange, en particulier... Au retour, j'ai lu une biographie du Caravage et j'ai eu envie d'en savoir plus sur sa peinture qui, jusque là, m'avait laissé plus qu'indifférent, m'avait déplu, même, par son côté outrancier, presque malsain.

Mais ma conception des anges se rapproche plus de celle de Rilke. C'était Sylf qui, la première, m'avait parlé de Rilke. A l'époque, je ne connaissais rien de sa poésie. J'ai découvert ensuite les "Elégies de Duino" où il parle énormément des anges. Mais ce qu'il en dit n'évoque pas du tout la conception éthérée et gentillette que s'en fait la majorité des gens. Pour Rilke "tout ange est terrible". Pour lui, l'ange est une entité qui se place sur un plan très différent de l'humain, tellement différent que si l'homme est mis au contact d'un ange, il peut être consumé, comme l'éphémère ou le papillon l'est au contact de la flamme :

"Qui, si je criais, qui donc entendrait mon cri parmi les hiérarchies des Anges ? Et cela serait-il, même, et que l'un d'eux soudain me prenne sur son coeur : trop forte serait sa présence et j'y succomberais. Car le beau n'est rien d'autre que le commencement du terrible, qu'à peine à ce degré nous pouvons supporter encore; et si nous l'admirons, et tant, c'est qu'il dédaigne et laisse de nous anéantir. Tout ange est terrible." (Première Elégie)

C'est aussi cette vision de l'ange terrible que décrit Gitta Mallasz dans ses exigeants Dialogues avec l'ange recueillis en pleine invasion de la Hongrie par les nazis entre 1943 et 1944. 

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