"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

dimanche 11 janvier 2009

BRUCE LOWERY : "LA CICATRICE"


Voilà un merveilleux livre que je vous recommande de lire si vous ne l'avez pas encore fait. C'est l'histoire d'un petit américain né avec un bec-de-lièvre. Malgré l'amour de ses parents, le rejet imbécile et quotidien de sa différence le fait s'enfermer dans la solitude et le mensonge. Malgré tout ce livre est une leçon d'optimisme et de vie. Pour vous donner envie de le lire, je voudrais seulement ici citer un court extrait que j'ai trouvé magnifique :


"La maison était située sur la crête d'une forte pente qui descendait vers l'est (...). C'était l'aube. Le soleil apparaissait à peine. Quoique en pleine ville, je pouvais voir l'immense étendue du soleil levant, comme du haut d'une montagne au milieu d'une plaine vide. Pas un bruit. La ville dormait sous la neige, dans le froid. Etais-je seul à voir ce merveilleux spectacle ? Seul dans toute cette grande ville ? Peut-être...

"Le disque orangé se dégageait des quelques nuages.

"Ce spectacle me remplissit de ce sentiment pur, frais, de la beauté, que seul possède l'enfant, quand il ne pense à rien, n'écoute que ses sens neufs, sans souvenirs. Je ne faisais pas la diférence entre la beauté, l'amour et le bonheur.

"Il me semblait éprouver une sorte de complicité entre moi et cette lumière de l'aube. Elle et moi, nous commencions."
Disponible en français en collection J'ai lu.

MIKIS THEODORAKIS : "IMASTE DYO"


Au collège où je travaille, avec mes collègues Line et Bérangère, nous avons entrepris de monter dans le cadre de l'Atelier théâtre la belle pièce d'Anouilh "Antigone". C'est une pièce qui fut écrite et jouée en 1944 en plein Paris occupé. Elle représente l'inflexibilité de la jeunesse devant les compromissions du pouvoir.


Ce week-end, j'ai cherché dans ma discothèque personnelle des musiques qui pourraient servir à composer la bande son du spectacle que nous comptons présenter en juin. J'ai évidemment pensé à Mikis Théodorakis et à ses musiques et j'ai réécouté plusieurs de ses enregistrements.


Cela m'a rappelé des souvenirs car, alors que j'étais encore étudiant, nous avions formé le projet fou, avec mon amie Noëlle, la maman de ma filleule Carla, de monter un spectacle de danse basé sur une musique contemporaine de Theodorakis, "Axion esti". A cette époque là, j'ai eu la chance exceptionnelle de le rencontrer personnellement et de partager le repas avec lui et son équipe à la Maison de la Culture d'Annecy. Il était accompagné de Maria Farandouri, dont j'admire particulièrement la voix. Je l'ai ensuite revu à Colombes, en février 1975, alors que j'effectuais mon service militaire et ce fut encore un grand moment.


En réécoutant un de ses disques "Grand final de concert" [Le chant du monde/Harmonia Mundi" LDX 274889-CM 211], je suis retombé sur une de ses chansons, qu'il interprète lui-même : "Eimaste Dyo" (Nous sommes deux). Cette chanson très émouvante a été composée en l'honneur du résistant Andreas Lentakis, universitaire grec, dont l'engagement politique lui valut, dès le coup d'état des colonels, d'être arrêté, torturé et déporté pendant 4 ans dans certaines îles, transformées en véritables camps de concentration, comme le fut lui-même Mikis Theodorakis. C'est pendant ces années que Theodorakis raconte dans un livre bouleversant, qu'il écrivit le recueil "Chansons pour Andreas" dont fait partie "Eimaste Dyo".

En lisant le texte français de cette chanson, je me suis aperçu qu'elle avait dû beaucoup inluencer mon propre poème "Les hommes gris".


Voici le texte de cette chanson dans les grec et en français (la version française a été interprétée par Serge Moustaki) :

Είμαστε δυο, είμαστε δυο,


η ώρα σήμανε οχτώ

κλείσε το φως, έμπα φρουρός,

το βράδυ θά ‘ρθουνε ξανά

έμπα μπροστά, έμπα μπροστά

και οι άλλοι πίσω ακολουθούν

μετά σιωπή και ακολουθεί

το ίδιο τροπάρι το γνωστό

Βαράνε δυο, βαράνε τρεις,

βαράνε χίλιοι δεκατρείς

Πονάς εσύ, πονάω εγώ,

μα ποιος πονάει πιο πολύ

θά ‘ρθει καιρός να μας το πει

Είμαστε δυο, είμαστε τρεις,

είμαστε χίλιοι δεκατρείς

Καβάλα πάμε στον καιρό

με τον καιρό με την βροχή

το αίμα πήζει στην πληγή

ο πόνος γίνεται καρφί

Είμαστε δυο, είμαστε τρεις,

είμαστε χίλιοι δεκατρείς

Καβάλα πάμε στον καιρό

με τον καιρό με την βροχή

το αίμα πήζει στην πληγή

ο πόνος γίνεται καρφί

Ο εκδικητής ο λυτρωτής

είμαστε δυο, είμαστε τρεις

είμαστε χίλιοι δεκατρείς


En français
"Nous sommes deux,

huit heures viennent de sonner -

éteins la lumière, le gardien frappe

Ils reviendront ce soir.


L'un va devant

et d'autres suivent.

Puis le silence -

Toujours le même refrain.


Ils en frappent deux

ils en frappent trois

ils frappent mille vingt et trois

qui de nous deux a le plus mal

c'est le temps seul qui le dira


Nous sommes deux

nous sommes trois

nous sommes mille vingt et trois

à compter les jours et les heures

perdus dans le temps

perdus dans la pluie

dans le sang séché de nos plaies

Transpercés par le clou de la douleur

l'image du Justicier, du Libérateur

Nous sommes deux, nous sommes trois, nous sommes mille vingt et trois."

Voir aussi mes posts des 13/02/08, 14/02/08 et 17/02/08.

Mikis Theodorakis in East Berlin 1987: 21 Imaste Dio

GAZA : IL FAUT ARRÊTER LE MASSACRE !

Bombardements de Gaza par l'armée israélienne

Ce qui se passe à Gaza est insupportable. Il faut absolument que la communauté internationale intervienne pour arrêter le massacre. Le bain de sang de sang à Gaza continue de s’aggraver tous les jours – le nombre de morts va bientôt atteindre le millier ! Presque la moitié des personnes tuées sont des civils et beaucoup sont des enfants. Pendant que les chars d’assaut, l’artillerie et les avions israéliens bombardent des zones urbaines densément peuplées, incluant des écoles, des hôpitaux ou des antennes de l'ONU, les frontières sont bloquées. Des milliers de personnes de plus ont été blessées et un million et demi de civils terrifiés n’ont aucune possibilité de s’enfuir de cette enclave dont ils sont prisonniers. Le Hamas continue ses provocations en lançant des tirs de roquette meurtriers sur Israël. Je vous propose, comme je l'ai fait, de signer la pétition de l'association Avaaz qui a lancé un appel à un cessez-le-feu garanti internationalement afin de protéger les civils autant israéliens qe palestiniens a commencé à se faire entendre, gagnant ainsi l’appui de dirigeants en Europe, au Moyen-Orient et au-delà : les lignes directrices d’une entente sont en train d’émerger. Malgré tout Israël reste sourd à toute idée de trêve et continue son offensive, pendant que la présidence américaine bloque les négociations en cours à l’ONU. C’est assez : ces morts de civils ne peuvent pas continuer, et nous ne pouvons laisser les américains bloquer un cessez-le-feu juste et négocié. La pétition d'Avaaz a à ce jour recueilli 300 000 signatures. Il faut continuer à la signer jusqu'à ce qu'elle atteigne au moins un demi-million de signatures. Elle sera alors publiée dans le Washington Post et remise aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Suivez le lien ci-dessous pour voir l’annonce, signer la pétition, et retransmettre ce message à tous vos amis et membres de votre famille : http://www.avaaz.org/fr/gaza_time_for_peace/

mardi 6 janvier 2009

dimanche 4 janvier 2009

CINEMA : "JE VAIS BIEN NE T'EN FAIS PAS" DE PHILIPPE LIORET (2006)

Je viens enfin de voir le film "Je vais bien, ne t'en fais pas" de Philippe LIORET (2006) que je n'avais pas encore vu. Je l'avais connu par la musique d'AaRon, "Lili" (U-Turn) dont j'avais traduit le texte ici et mis l'une des phrases en exergue de ce blog. Je viens de poster une critique de ce film sur mon blog cinéma : Cinérock07

Si vous en avez l'occasion, je vous recommande de le voir car c'est un très beau film. Le jeu de Mélanie Laurent, que j'ai découverte à cette occasion, est tout en finesse et parfaitement en accord avec le personnage. Enfin, un bon film français !

RILKE : "HISTOIRES DU BON DIEU" (2)

Voici un nouvel extrait des "Histoires du Bon Dieu" de Rainer Maria Rilke :
"Ce que nous éprouvons comme le printemps, Dieu ne le voit passer sur la terre que comme un fuyant et petit sourire. Il semble alors qu'elle se souvienne de quelque chose; en été, elle en parlera à tous, jusqu'à ce qu'elle se fasse plus sage, dans le grand silence de l'automne, par quoi elle se confie aux solitaires. Tous les printemps que vous et moi réunis avons vécus ne suffisent pas à combler une seconde de Dieu. Le printemps, pour que Dieu le remarque, ne doit pas rester dans les arbres et sur les prés. Il faut qu'il devienne en quelque manière puissant au coeur des hommes, car il se déroule alors, non pas dans le temps, mais dans l'éternité et en présence de Dieu."

samedi 3 janvier 2009

mike oldfield Let there be light

MIKE OLDFIELD : "CHANTS DE LA TERRE LOINTAINE"


A l'attention de Geneviève A.


Voici la vidéo de "Chants de la terre lointaine" qui, en effet, avait bien été supprimée lors du "grand chambardement" du printemps 2008. Le morceau qui précède est l'ouverture de l'album. Les phrases prononcées correspondent au début du texte anglais de la Genèse, qui est l'une des poésies les plus parfaites que je connaisse. Pour pouvoir suivre et apprécier tout l'intérêt de cette musique, je donne cet extrait en langue originale :

"In the beginning God created the heaven and the earth. And the earth was without form, and void; and darkness was upon the face of the deep. And the Spirit of God moved upon the face of the waters. And God said : Let there be light and there was light. And God saw the light, that it was good..."

(Extract spoken by Lunar Module Pilot William Anders, from the Apollo 8 crew live television broadcast, made when the first manned mission to the moon entered lunar orbit on Christmas Eve, December 24th, 1968).

Extrait de l'Ancien Testament (Livre de la Genèse) prononcé par le pilote d'Apollo 8 lors du 1er vol habité lorsque le module linaire entra dans l'orbite de la lune le 24 décembre 1968, veille de Noël. [traduction Roland Comte].

Merci à /Thanks to : http://www.lyricsondemand.com/m/mikeoldfieldlyrics/inthebeginninglyrics.html
qui est le seul site sur lequel j'ai trouvé ces paroles avec l'explication des circonstances dans lequelles ces mots ont été dits. Bravo à eux !

RILKE "HISTOIRES DU BON DIEU"

St. François d'Assise prêchant aux oiseaux (Giotto)
Je n'ai pas encore souhaité à tous ceux qui consultent ce blog une bonne année et je me rends compte que mes derniers messages ont été un peu moroses. Je voudrais me faire pardonner avec cet extrait d' "Histoires du bon dieu" de Rainer Maria Rilke dont j'ai plusieurs fois dit ici combien je l'aimais. Il ne s'agit pas de poésies mais de curieuses histoires écrites après un séjour que fit le poète en Russie. Touts ont Dieu pour fil conducteur. Dans l'extrait qui suit, c'est Dieu qui parle :




"Il (Dieu) se fâcha et dit :


- Les oiseaux doivent rester perchés là où je les ai posés.


Mais il se rappela que, sur les instances des anges, il avait prêté des ailes aux oiseaux pour que, sur la terre aussi, il y eût quelque chose qui ressemblât à des anges, et cette circonstance rendit son humeur encore plus désagréable. Mais à de tels états d'âme, il n'est pas de meilleur remède que le travail. Et, tout absorbé par la construction de l'homme, Dieu eut vite retrouvé sa gaieté. "

Je vous laisse méditer cette histoire pour ce début d'année.