"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mercredi 22 octobre 2014

DECES DE CHRISTOPHE DE MARGERIE (PDG DE TOTAL)




Dussé-je choquer mes lecteurs, je ne joindrai pas au concert de louanges que l'on a lues ou entendues depuis la mort accidentelle de Christophe de Margerie, annoncée hier, dans le crash de son avion privé sur un aéroport russe. 

Je ne connaissais de l'homme que ce qu'en ont montré les médias lors des différents scandales qui ont émaillé sa présidence à la tête de Total et dont nous ne rappellerons que les plus graves :

 raffinerie de Donges, 2008; AZF, 2001; delta du Niger, lobbying pour l'extraction des gaz de schistes, scandales "Pétrole contre nourriture"; Birmanie, etc.) 

- collusion avec le régime d'Omar Bongo au Gabon
- scandale "Pétrole contre nourriture" avec l'Irak (années 1990)
- collaboration avec la junte militaire birmane (depuis 1999)
- marée noire de l'Erika (1999)
- explosion d'AZF (2001)
- scandale iranien (1996-2003)
- pollution Cray Valley (2009)
- corruption en Libye
- pollution du delta du Niger
- lobbying acharné pour l'exploitation des gaz de schistes

A cela, il faut ajouter les savants montages financiers qui permettent à Total, entreprise dont le siège social est en France, de n'avoir payé, en 2009 et 2010, aucun impôt sur les sociétés dans notre pays malgré un profit de 10 milliards d'euros ! 

On nous objectera que M. de Margerie n'est PDG de Total que depuis 2010 et qu'il a hérité d'une longue tradition d'affaires en tout genre de son prédécesseur Thierry Desmarest. Mais c'est un peu trop vite oublier que, sous la présidence de Th. Desmarest (1995-2007), C. de Margerie n'était peut-être pas PDG mais directeur général avant de devenir PDG. 

Alors, les hommages qui lui ont été rendus par le président de la République et les principaux  responsables politiques français, qui ne peuvent pas ne pas connaître tout cela sont purement et simplement indécents.

Gérard Filoche, ancien syndicaliste, devenu député PS a dit, dans un tweet polémique et, depuis, on assiste à une curée en règle contre lui. Sans doute son tweet aurait mérité d'être plus réfléchi et ses propos pesés mais, sur le fond, je lui donne raison car Christophe de Margerie était tout sauf un honnête homme :

- "un citoyen engagé, un champion français" (Emmanuel Macron)
- "un généreux mécène" (François Hollande)
- "Un personnage chaleureux et amical" (Michel Sapin)

pour ne citer que ceux-là. 

En ce qui me concerne, j'ai plutôt envie d'honorer la mémoire aux victimes humaines de toutes les pratiques criminelles du groupe Total, aux saccages environnementaux dont il est responsable, non seulement en France mais à l'étranger. Je ne pense pas, hélas, que son successeur gèrera la multinationale avec plus de respect ni pour les victimes ni pour l'environnement mais je ne pense pas non plus qu'il soit justifié, pour nos responsables politiques, d'ériger en saint un homme qui n'était, ni plus ni moins qu'un des fers de lance les plus aiguisés du capitalisme le plus cynique et le plus prédateur.    


samedi 11 octobre 2014

MALALA PRIX NOBEL DE LA PAIX 2014




Le Comité Nobel vient, une nouvelle fois, de faire preuve d'intelligence (cela n'a pas toujours été le cas, hélas*), en décernant le Prix Nobel de la Paix 2014 à Malala Yousafzaï, la jeune pakistanaise de 17 ans qui, en raison de son engagement pour l'éducation des jeunes filles, avait reçu, il y a deux ans, une balle dans la tête alors qu'elle était dans le bus scolaire qui la ramenait de l'école. Dans le coma, entre la vie et la mort, la jeune fille avait été évacuée dans un hôpital de Birmingham, en Angleterre, où elle reprit conscience six jours plus tard. Un miracle dont, dans son autobiographie sobrement intitulée « Moi, Malala », qui est devenue un bestseller mondial, elle a remercié Allah.

Son histoire a bouleversé une partie de l'opinion publique, y compris dans son pays. Depuis cinq ans, la plus jeune femme jamais nobélisée a fait de l'école pour tous – filles et garçons – son combat. Dans son livre, comme elle l'avait fait dès 2009 sous pseudonyme sur le blog en ourdou de la BBC "Journal d'une écolière pakistanaise", Malala Yousafzaï témoigne de l'emprise de talibans dans sa vallée pakistanaise. Elle y évoque notamment les flagellations publiques, la destruction des écoles pour filles, l'interdiction de la télévision, de la danse et de la musique. Jusqu'à la décision de sa famille de fuir en 2009, comme un million d'autres personnes, alors que des combats font rage entre talibans et troupes pakistanaises. Réfugiée en Grande-Bretagne où elle a pu retrouver une vie normale, Malala a poursuivi son combat. Invité, le 12 juillet 2013, à prendre la parole à la tribune de l'ONU, elle y a déclaré que "les extrémismes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie". Son discours fut salué par une standing ovation. Un an avant de recevoir le Nobel, Malala Yousafzaï recevait le Prix Sakharov pour la liberté de pensée, remis par le Parlement européen. Au micro de France Inter, elle traçait ainsi son avenir : "Je deviendrai Premier ministre du Pakistan et j'œuvrerai à l'éducation de chaque enfant". Son héroïne s'appelle Benazir Bhutto, ancienne Premier ministre pakistanaise. L'histoire de Malala ne fait que commencer.

Le co-lauréat du Prix Nobel 2014 est Kailash Satyarthi, militant indien du droit des enfants et du droit à l'éducation, qui a fondé en 1980 l'association Bachpan Bachao Andolan, « Mouvement pour sauver l'enfance » grâce à laquelle de nombreuses familles de l'esclavage dans les usines où elles devaient travailler pour rembourser leur prêt. Il est devenu avocat du droit des enfants. Il est aussi à la tête de la Global March Against Child Labor, « Marche mondiale contre le travail des enfants ».

* Rappelons quelques jolis ratages :

- Kissinger (1973)
- Rabin (1994)

- ou même Barack Obama (2009) 

CINEMA : LES AILES DU DESIR de Wim Wenders


J'ai repris, dans mon nouveau blog cinéma, un article que j'avais publié en 2011 sur le merveilleux film de Wim Wenders, Les ailes du désir. Si vous l'avez vu, vous n'avez pas oublié que les héros en sont deux anges qui sont les témoins impuissants de la vie des humains qu'ils contemplent depuis les hauteurs de Berlin.
Si vous ne l'avez pas encore vu, je vous conseille de le voir sans tarder. Ce film est une pure merveille de poésie et de nostalgie.