"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mercredi 23 novembre 2016

U4 UNE SAGA JEUNESSE A DECOUVRIR


U4 est une série de quatre romans pour jeunes adultes publiés par les branches jeunesse de deux éditeurs français. La sortie des quatre premiers tomes a eu lieu simultanément le 27 août 2015 et elle a été accompagnée d'une campagne incluant une "bande-annonce". Un 5ème ouvrage, intitulé U4 : Contagion, a été publié en 2016. Il a été écrit collectivement par les auteurs des premiers tomes et inclut. Livre se présente sous la forme de nouvelles, de courts textes de deux BD, et de 4 « fan fictions » qui prolongent et apportent de nouveaux éclairages aux premiers volumes.

Le thème des romans est post-apocalyptique. La forme, une écriture par quatre auteurs différents dont les héros, quatre adolescents, vivent les mêmes événements mais les racontent de leur point de vue, est exceptionnelle, d’autant plus que les livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres et dans l'ordre de son choix.

Origine du projet

Les quatre auteurs, Yves GREVET, Florence HINCKEL, Carole TREBOR et Vincent VILLEMINOT, SONT DES AUTEURS de littérature jeunesse et ont tous déjà eu de beaux succès littéraires, indépendamment les uns des autres. L'idée d’écrire U4 leur est venue de leur « désir de s'arracher à la solitude et leur volonté de s'impliquer dans un projet collectif : sur la base d'une situation commune donnée, chaque auteur développe une histoire, dans son style propre, attaché à son personnage. » Ils se sont retrouvés tous les quatre lors d'un salon littéraire en 2013 et la bonne entente leur a permis d'entreprendre cette aventure assez exceptionnelle : écrire une histoire à quatre. Le choix d'un récit post-apocalyptique leur a permis de changer d'univers par rapport aux nombreux ouvrages déjà écrits par chacun d'eux.

Résumés

U4 est l’abréviation du nom d’un virus fictif (U pour Utrecht, la ville des Pays-Bas dans laquelle il serait apparu pour la 1ère fois, et 4 pour "4ème génération"). Le virus est censé avoir fait ses premières victimes aux alentours du 15 octobre d’une année indéterminée (mais proche de la nôtre). En quelques jours, il a décimé près de 90% de la population mondiale, principalement les adultes et les jeunes enfants. Seule une tranche de la population, composée d’adolescents de 15 à 18 ans, a survécu. Quelques adultes, exclusivement des militaires, ont aussi échappé à la contagion.

Les héros de la série initiale sont au nombre de quatre, quatre adolescents qui, « avant » l’épidémie, jouaient tous à un jeu en ligne appelé "Warriors of Time" (abrévié tout au long des romans sous le sigle WOT), dans lequel ils avaient atteint le niveau « d’Expert ».

Avant que les transmissions ne s’interrompent le 1er novembre, ils avaient tous reçu par Internet un étrange message émanant du « maître du jeu », le mystérieux Khronos, leur donnant rendez-vous le 24 décembre « sous la plus ancienne horloge de Paris » pour remonter le temps et empêcher la catastrophe.

Les quatre adolescents, qui donnent leur nom aux quatre premiers livres, sont :


  •  Koridwen (auteur : Yves Grevet). Kori (Koridwen) elle est la seule survivante de son village breton, près de Morlaix. Après avoir enterré ses parents avec l’aide d’un voisin, depuis décédé, et aidé l’une des vaches de la ferme à vêler, elle décide de partir à bord d’un tracteur attelé d’une bétaillère où elle a entassé les livres et le matériel que lui a léguée sa grand-mère guérisseuse. Après être passée prendre son cousin Max, autiste, dans l’institut où il se trouvait, elle met le cap sur Paris. Les croyances celtes vont l'accompagner dans son périple.

  •           Jules (auteur : Carole Trébor). Jules se retrouve seul dans l'appartement parisien de ses parents, face aux rats. Il sauve Alicia, une fillette qui a miraculeusement survécu plusieurs jours à côté de son grand-père mort. Il fait ensuite la connaissance d'un groupe de jeunes qui a réussi à s'organiser contre les gangs armés qui veulent s'accaparer de la ville.



  • -          Stéphane (auteur : Vincent Villeminot). Stéphane, malgré son prénom de garçon, est une fille. Elle vit à Lyon avec son père, un éminent épidémiologiste et virologue travaillant pour l'armée. Sans nouvelle de lui, elle rejoint le R-Point de la Tête d’Or pour mettre ses connaissances médicales au service des jeunes qui s’y trouvent regroupés par l’armée. Mais, ne supportant pas l’ordre que celle-ci tente d’imposer, elle s’enfuit en compagnie d’autres jeunes, « experts » de WOT comme elle, pour aller à Paris, au rendez-vous fixé par Khronos.



  • -  Yannis (auteur : Florence Hinckel) Yannis, accompagné de son chien Happy, quitte l’appartement de Marseille où ses parents et sa sœur sont morts et il met lui aussi le cap sur Paris. Arrivé à Lyon, il fait la connaissance de Jules et de Stéphane et ils se rendent ensemble à Paris. Tout au long de son périple, il sera accompagné par les fantômes de ses proches qu’il se reproche de ne pas avoir dignement enterrés. 


Stéphane, Yannis et Jules qui, au cours de leur périple jusqu’à Paris, ont tué des militaires, sont considérés comme des terroristes par l’armée et pourchassés par elle. A Paris, ils font la connaissance de Kori et de son cousin Max et, avec la petite Alice, sauvée par Jules et quelques autres adolescents, ils tentent de survivre aux gangs et à l’armée et se trouver au rendez-vous du 24 décembre.  

Mon opinion

Cette série française, sur laquelle je suis tombé par le plus grand des hasards, accroché par les couvertures présentant en gros plan quatre visages d’adolescents, les lettres U4 suivies de prénom de héros, est une des sagas post-apocalyptiques les plus réussies que je connaisse. En la découvrant, on ne peut s’empêcher de penser à Hunger Games ou The labyrinth et devrait, si toutefois elle est traduite, conquérir le public des jeunes adultes outre-Manche et, qui sait, peut-être tenter un réalisateur de cinéma.  



mardi 15 novembre 2016

MUSIQUE - Thomas AZIER "Talk to me"

Voici une autre chanson que je viens de découvrir. Thomas AZIER est un musicien néerlandais. J'avais déjà mis un de ses clips en ligne sur ce blog. Le titre s'appelait Red eye et je l'avais découvert - encore - illustrant une pub de parfum. Le texte de cette chanson, Talk to me (Parle-moi) traduit par mes soins ci-après, est assez sombre.





Thomas AZIER – Talk to me 

My father wants the best for me 
Mon père veut le meilleur pour moi
But I'm feeling super low 
Mais je me sens super mal
I wonder what's the best for me
Je me demande ce qui est le mieux pour moi
I don’t know which way to go
Je ne sais pas quel chemin prendre
He tells me I will be alright
Il me dit que ça va aller
I just need a little time
J’ai juste besoin d’un peu de temps
I'm trying but my tears are dry
J’essaie de pleurer mais mes larmes sont sèches
I have wasted them online
Je les ai gaspillées en ligne
Talk to me
Parle-moi
Talk to me
Parle-moi
Tell me how you really feel
Dis-moi comment tu te sens vraiment
Talk to me
Parle-moi
Talk to me
Tell me what is fake and what is real 
Dis-moi ce qui est faux et ce qui est vrai
I want to find escape tonight
Je veux trouver le moyen de m’enfuir cette nuit
Wake me up when this summer comes
Réveille-moi quand ce sera l’été
Painkillers for my brain tonight
J’ai besoin de calmants pour ma tête ce soir
I want to fade until I'm gone
Je veux m’effacer jusqu’à ce que je sois parti
It burns when it caresses me
Les caresses me brûlent
Like a medusa in the sand
Comme une méduse cachée dans le sable
It hurts but it possesses me
J’ai mal quand ça me possède
But I can feel myself again
Mais au moins je me sens à nouveau moi-même
Talk to me
Parle-moi
Talk to me 
Parle-moi
Tell me how you really feel
Dis-moi comment tu te sens vraiment
Talk to me
Parle-moi
Talk to me
Parle-moi
Tell me what is fake and what is real
Dis-moi ce qui est faux et ce qui est vrai

MUSIQUE - Daniel JOHNSTON - "True love will find you in the end"



Voici encore une belle découverte musicale. Cette chanson illustre une publicité de la SNCF qui passe en ce moment sur les chaînes de télévision. Comme à mon habitude, j'ai voulu identifier l'interprète et le titre de la chanson. Après avoir trouvé les paroles, je les ai traduites. Savourez :

Daniel Johnston - True Love Will Find You In The End
(Le Véritable Amour Finira Par Te Trouver)

True love will find you in the end
Le véritable amour finira par te trouver,
You'll find out just who was your friend
Tu découvriras alors qui était ton ami
Don't be sad, I know you will,
Ne sois pas triste, je sais que tu le seras
But don't give up until
Mais n'abandonne pas avant que
True love finds you in the end.
Le véritable amour ne te trouve.

This is a promise with a catch
C'est une promesse avec une condition
Only if you're looking will it find you
Seulement si tu le cherches, il te trouvera
Cause true love is searching too
Car le véritable amour lui aussi te cherche
But how can it recognize you
Mais comment peut-il te reconnaître
Unless you step out into the light ?
Sauf si tu passes dans la lumière

Don't be sad, I know you will,
Ne sois pas triste, je sais que tu le seras,
But don't give up until
Mais n'abandonne pas avant que
True love finds you in the end.
Le véritable amour ne te trouve.

[Traduction : Roland Comte]




vendredi 11 novembre 2016

HOMMAGE A LEONARD COHEN




Hommage à Leonard Cohen

Je viens d’apprendre avec une grande tristesse la mort de Leonard Cohen. Il m’accompagnait depuis mes années de fac. Comme tous les soixante-huitards, je l’avais découvert avec mes copains de l’époque en écoutant en boucle dans nos chambres à la cité-U, Suzanne, Sisters of Mercy, Bird on the wire… A l’époque, bien que je fasse des études d’anglais, je ne comprenais pas toutes les paroles mais je ne cherchais pas vraiment non plus à tout comprendre,  préférant me laisser bercer par sa voix sombre et chaleureuse.

Il est rare qu’on ne se lasse pas d’un chanteur ou d’une chanteuse. On a des coups de cœur puis l’on passe à autre chose... Or, au cours de ces années, je ne me suis jamais lassé d’écouter Leonard Cohen, jusqu’à ces derniers jours, jusqu’à ce dernier disque You Want it Darker, sorti seulement fin octobre, et dont je n'ai entendu que des bribes, me promettant de l’acheter et de l’écouter à tête reposée.

L’annonce de sa mort m’a frappé comme l’aurait fait un coup de foudre. Je le savais âgé mais qu’est-ce à notre époque que 82 ans pour de tels monuments ? On aimerait que des êtres comme lui ne meurent jamais, tout en sachant que ce n’est pas possible.

Ne me satisfaisant d’aucune des traductions de ses chansons publiées en français, je m’étais bien modestement essayé à en traduire certaines. Il n’y a pas si longtemps, sur ce blog, j’avais publié la traduction faite d’une chanson illustrant la bande son de la comédie de Valérie Lemercier 100 % cachemire. Comme je l'ai écrit alors, on ne se serait pas attendu à entendre une chanson aussi sombre dans un tel film.  Cette chanson s’appelait Dance me to the end of love. Si l’on traduit cette phrase mot à mot, cela donne : « Danse-moi jusqu’à la fin de l’amour ». Bizarre… Mais tous les textes de Leonard Cohen sont bizarres. En fait, c’est de la poésie pure qui fonctionne par allusion, par approximations, évoquant plus que décrivant, caressant les mots pour qu’à leur tour, ils caressent la réalité et vous rapprochent du rêve… En cela, Cohen était un maître génial.  
   
Internet nous apprend qu’en juillet dernier, il avait perdu «la femme de sa vie», Marianne Ihlen. Elle avait été sa muse et une source d'inspiration pour bon nombre de ses morceaux, à commencer par « So long, Marianne », écrit en 1968, mais aussi "Bird on the wire" que j'ai tant écouté. Bien qu’ils soient séparés depuis les années 70, où il rencontra Suzanne Elrod, la mère de ses deux enfants (et la Suzanne de la chanson), ils restèrent des amis très proches. Lorsqu’il apprit que Marianne était malade, il lui écrivit une magnifique lettre, une dernière déclaration d’amour si lucide qu'elle en est prémonitoire :

«Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s'effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. Sache que je suis si près derrière toi que, si tu tends la main, je pense que tu pourras atteindre la mienne. Tu sais que je t'ai toujours aimée pour ta beauté et ta sagesse, je n'ai pas besoin d'en dire plus à ce sujet car tu sais déjà tout cela. Maintenant, je veux seulement te souhaiter un très bon voyage. Adieu, ma vieille amie. Mon amour éternel, nous nous reverrons. » 

Marianne est décédée deux jours après avoir reçu cette lettre. Et Leonard n'aura pas attendu longtemps avant d'accomplir sa promesse de la retrouver au-delà de la mort.

En octobre dernier, à l'occasion de la sortie de son 14e album, il s'était confié à la revue Les Inrocks. Leonard Cohen leur avait entre autres déclaré : « Je n'ai pas peur de la mort. Ce sont les préliminaires qui m'inquiètent. » 

La mort lui aura fait ce cadeau en lui évitant ces préliminaires qu'il redoutait: elle a été douce avec lui puisqu’elle est venue le chercher sans lui avoir laissé le temps de l’attendre, lui qu'elle fascinait tant et qu'il avait encensée à travers beaucoup de ses chansons.

So long, Leonard.